La communauté Inti Wara Yassi (CIWY) est une association non gouvernementale à but non lucratif fondée en 1992. Elle est à l'origine d'un groupe de volontaires boliviens ayant la ferme intention de défendre la nature. En 23 ans, l'association n'a fait qu’évoluer tout en gardant la même volonté de défendre la nature pour construire un monde meilleur. Le nom de la communauté représente les éléments naturels ainsi que la culture bolivienne : Inti signifie le soleil en Quechua, Wara signifie étoile en Aymará, Yassi signifie lune en Chiriguano-Guarani.
Aujourd'hui, elle se compose de trois parcs : Machia, Ambue Ari et Jacj Cuisi. Tous luttent afin de préserver la faune et la flore, venir en aide aux animaux victimes de maltraitance et de trafic illégale mais également apporter éducation et ouverture d'esprit autant en Bolivie qu'en international.
C'est depuis Villa Tunari que l'on peut accéder (à pied) au parc Machia. Après la visite du parc, nous avons été très gentiment reçus par Nena, la présidente de l'association. Il y a presque un an, c'est Ludmilla qui rencontrait Marta (chargée en communication) afin d'en savoir plus sur Inti Wara Yassi mais aussi proposer à terme une collaboration avec Conserv-action. Mon rendez-vous avec Nena était dans le but d'être complémentaire de celui de Ludmilla afin d'avoir davantage d'informations mais également de se rendre compte de l'évolution de l'association depuis l'année passée. Après l'entrevue , nous avons eu l'opportunité de visiter les locaux de la clinique vétérinaire ainsi que le parc des Aves, guidé par un des vétérinaires du centre.
Cette page résume donc les mots de Nena et de ce vétérinaire.
Si vous désirez lire l'interview de Marta par Ludmilla, c'est par ici :
Personne ne le niera, la déforestation est responsable d'une incontestable perte de biodiversité. Les milieux de vie des animaux sauvages ne cessent de régresser de jour en jour sous l'action oppressante de l'être humain. Mais ce dernier ne s'arrête pas là, et capture ou chasse sans gêne les espèces sauvages pour en faire des animaux en cage ou pour le marché noir, et sans se préoccuper si elles sont protégées ou non.
En réalité, les lois de protection de la biodiversité existent uniquement sur le papier en Bolivie. Il n'y a pas de condamnation pour trafic d'animaux. Les autorités se contentent de récupérer les animaux issus du trafic sans pour autant sanctionner le trafiquant. Il lui suffit alors de recommencer, c'est un vrai cercle vicieux. Il n'y a en fait aucune volonté politique pour tenter d'améliorer les conditions actuelles.
Pour la capture d'un bébé singe, les malfaiteurs ne se contentent pas de séparer la mère et son enfant, mais tuent cette dernière au passage.
Nena nous raconte également que lorsqu'ils sont arrivés sur Villa Tunari, il n'était pas rare de croiser des hommes en motos revenant de la selva (jungle), fusil en bandoulière et tas de singes dernière eux.
Aussi, certaines traditions persistent, comme dans la ville de Riberalta où l'on mange encore les singes.
Ainsi, la baisse continuelle des espèces protégées et la dégradation des milieux naturels résultent de l'action humaine et de la non volonté politique.
Qui apporte les animaux au parc ?
La plupart du temps c'est la police qui amène les animaux. Certains particuliers sont pris de mauvaise conscience de voir leurs animaux de compagnie malheureux et les amènent au parc par eux même. Dans d'autres cas, ce sont les animaux qui deviennent fous ou mauvais car enfermés ou mal traités par leurs propriétaires.
Au niveau financier ?
L'association ne reçoit rien du gouvernement bolivien, "pas même une banane" nous dit Nena. Le parc Machia ne fonctionne que grâce aux donations et par l'apport financier des volontaires. Même le ticket d'entrée du parc ou l'artisanat vendu à l'entrée ne reviennent pas à l'association, uniquement le droit aux photos de 10 bs. Au total, le parc Machia peut accueillir jusqu'à 25 volontaires. Mais actuellement, il n'y en a que 12 et l'apport financier reste trop maigre.
En revanche, l'association FIWY (Friends of Inti Wara Yassi), ayant sont siège en Angleterre, se charge du maintien du site internet pour faciliter la communication ainsi que la vente de calendriers ou de l'organisation de marathons.
Le volontariat (à bon entendeur) :
On peut rester au sein du parc Machia deux semaines minimum pour 1770 bs (env 264 $). Au delà, c'est 95 bs (env 14 $) par jour. En échange on vous offre une habitation et un repas végétarien (et délicieux!).
Concernant les parcs Ambue Ari et Jacj Cuisi, les prix sont un peu plus cher, en échange des 3 repas/jour et d'une habitation. En effet, ces parcs sont beaucoup plus reculés dans la jungle et se nourrir par soi-même devient plus compliqué.
Comment est réutilisé l'argent des volontaires ?
Une partie sert aux repas et au logement des volontaires, une autre pour nourrir les animaux et acheter des médicaments. Beaucoup d'entre eux ont besoin de soin.
Evolution possible de l'association
Trois parcs ne suffisent pas à la quantité d'animaux nécessiteux, mais en créer un nouveau serait impossible. Cela représente beaucoup trop de travail pour trop peu d’investis. Il faut continuer à travailler et miser sur l'éducation des touristes et des populations. Par exemple, l'association avait organisé un concours de peinture pour les enfants afin de les sensibiliser. L'action a eu du succès mais a malheureusement fait perdre de l'argent à l'association.
Depuis la visite de Ludmilla, il y a presque un an, le parc Machia affiche toujours complet, de ce fait la communauté se voit dans l'obligation de n'accepter uniquement les animaux ayant une chance de se voir un jour réintroduits dans leur milieu naturel ou bien ayant un attrait éducatif.
Par exemple, bon nombre de Capucins se retrouve dans ce parc. Cependant, la réintroduction des monos (singes) est très difficile car se sont des animaux à hiérarchie sociale. La centre ne peut donc plus accepter ce genre d'animaux. Statistiquement parlant, environ 10% des pensionnaires on une chance de retourner dans la nature. Sur les 90% restant, seulement 30% vivent en semi-liberté, c'est à dire qu'ils reviennent chaque jour à certains endroits où est déposée de la nourriture.
Marley, une jeune femelle puma que nous avons rencontré, n'a elle non plus aucune chance de retrouver son milieu natal. Elle n'a pas reçu l'éducation nécessaire pour pouvoir survivre dans la nature, comme par exemple chasser ou se défendre. De plus, elle est aujourd'hui habituée à la présence humaine et n'est pas suffisamment méfiante des hommes (elle est promenée en laisse). Avant d'être recueillie, elle était en vente sur un marché à Cochabamba pour 500$.
Quand je demande à Nena combien de réintroduction a eu lieu l'année passée, elle me répond discretement “pas beaucoup”. Quand j'ai posé la même question au vétérinaire au sujet des oiseaux, il nous a expliqué que pour ainsi dire aucun oiseau ne récupère sa liberté car la plupart sont incapables de voler (ailes casées ou coupées). Sur un arrivage de 100 volatiles, on comptabilise une mort par jour. Il n’en reste que 10 pouvant être libérés car leur ailes sont intactes et ont suffisamment peur de l'homme.
En bolivie on peut facilement se rendre compte du manque de conscience environnementale. Trop peu d'action en faveur de la protection de la biodiversité. C'est pourquoi il est important que les systèmes de volontariat tel que Inti Wara Yassi perdure car ils permettent de sensibiliser les communautés locales, les voyageurs mais également au niveau politique.
N'hésitez pas à jeter un oeil sur le site de l'association Inti Wara Yassi. Et pour ceux qui veulent se faire une expérience autant agréable qu'utile, pensez au volontariat !
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